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Nowhere

Xavier Blondeau
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Xavier Blondeau a beaucoup voyagé, notamment dans l’hémisphère sud : Nouvelle-Zélande, Australie, Antarctique… Sa fascination pour les déserts et pour l’immensité des paysages l’a poussé à réfléchir à la place de l’Homme dans son environnement. Ses photographies matérialisent ses interrogations.
     Sa série Présence obscure traite des milieux urbains nocturnes. Ces images, sans existence humaine, appellent, comme en négatif, une présence. « Rémanence d’un passé récent donnant aux choses une autre dimension. Comme si ces dernières avaient besoin d’une empreinte humaine pour exister. Ainsi, l’obscurité de la nuit ou la brume naissante du petit matin, sont des passeurs vers l’autre monde. Ils nous aident à mieux ressentir cette présence évanescente… », selon le propos de l’artiste. On est, ici, proche de l’esprit des plus connus des tableaux de Hopper, mais aussi de l’atmosphère de certains road movies américains et leurs héros paumés.
     Dans sa série Nowhere, Xaxier Blondeau s’intéresse aux parkings souterrains, vidés de leur contenu pendant la nuit. Contrairement à la série précédente, où le noir dominait, ce sont ici des couleurs vives, saturées, qui envahissent l’espace. La signalétique, les tubes de néon prennent une importance extrême, comme pour suppléer à l’absence de toute trace d’activité humaine. Il y a là quelque chose de dérisoire et de dérangeant : pourquoi tant de moyens pour rien ?
     Dans un cas comme dans l’autre, c’est le vide qui joue un rôle essentiel, en périphérie dans la première série, central dans la seconde. Et tout ceci au cœur de la cité, de ce qui devrait être une ruche bourdonnante de présences et d’activités humaines. Pour autant, le message de Xavier Blondeau reste positif : même confronté au complet déni d’humanité qu’il a souvent lui-même programmé, l’humain reste central, de par son empreinte indélébile… Même s’il s’agit de matérialiser une solitude, une incapacité à se confondre avec la foule déshumanisée d’un monde mécanisé.

LD